Un an après l’installation du procédé GEPS d’Exlterra sur un de ses fairway, le Golf de Rougemont a décidé de tester cette technologie sur un green pour la première fois. Le greenkeeper Thomas Olivier, nous dresse le bilan de cette première année d’utilisation et explique pourquoi ce système novateur va être installé sur un green et sur un nouveau fairway.

Il y a un an, Gazon Sport Pro H24 vous emmenait en Territoire de Belfort suivre les travaux de rénovation du Golf de Rougemont, et plus particulièrement l’installation du système GEPS de la société Exlterra. Ce dernier utilise des tiges en polyéthylène (allant de 1,5 à 12 m), implantés à la verticale dans le sol, permettant de déplacer l’humidité des couches superficielles vers les couches inférieures. Un an plus tard, nous avons rendu visite à Thomas Olivier, le greenkeeper qui nous avait accueilli, pour faire le point. Le système s’est avéré plus efficace que prévu. Et d’autres installations ont été réalisées.

En 2022, le procédé GEPS a été installé par Terenvi sur le fairway du 5 au Golf de Rougemont-le-Château. « Pour moi, l’essai est relativement concluant », nous indique avec le sourire Thomas Olivier. La première année, censée être la plus difficile après l’installation, s’est avéré bonne avec un hiver correct durant lequel les précipitations ont bien été absorbées par le système. Mais c’est surtout l’effet du GEPS en été qui a surpris le greenkeeper.

Et Frank Muller, le directeur général de la société Exlterra qui a inventé et breveté le procédé GEPS, nous l’a expliqué dans notre précédent article sur cette technologie : l’eau n’est pas simplement absorbée, elle est redistribuée. C’est ce qui explique qu’en été, le fairway bénéficiant de la technologie GEPS ait été le mieux portant du Golf de Rougemont comme nous le montrent les images aériennes.

Une expérience reconduite sur un nouveau fairway et…un green

Le système a séduit et apporté des solutions aux problématiques de base, à savoir une humidité trop prononcée dans certaines zones, rendant l’accès du fairway compliqué pour les machines à certaines périodes de l’année. A tel point que le système a depuis été installé sur deux autres fairways (1 et 12) et… un green (le green 1). 

Le fairway du 12 était également confronté à des excès d’humidité et le passage des tondeuses sur un sol trop instable pouvait laisser des traces comme en témoigne la photo ci-dessous.

1 Avec un sol trop humide par moments, les tondeuses peuvent endommager le fairway du 12.

Pour y faire face, le chantier est de taille : 686 perforations, dont 17 à 12 m de profondeur et 49 à 6 m de profondeur. Cependant, les travaux n’auront duré au total qu’une semaine malgré le fait que les équipes d’Exlterra aient parfois dû faire face à un substrat capricieux qui se refermait trop vite, ne laissant pas le temps d’enfoncer les « drill » avant que le trou se rebouche.

Pour le green, comme le précise Thomas Olivier dans la vidéo, la problématique est grosso modo la même avec un excès d’humidité dû à la construction-même des greens. En effet, la granulométrie de la couche drainante d’origine n’est pas bonne. La couche de sable situé au-dessus de la couche drainante n’est pas homogène, avec une épaisseur allant de 30 cm à 60 cm par endroit, ce qui pose des problèmes d’évacuation et de stagnation d’eau.

Au total, sur le green de 504 m², 103 trous ont été faits, dont 6 à 12 m de profondeur. Afin de ne pas abimer la surface de jeu, les machines Exlterra ont été placées sur des plaques anti-arrachement.

Contacté après les travaux sur le green, Olivier Thomas se montre une nouvelle fois satisfait des résultats obtenus. La perméabilité du sol est meilleure, et le passage des machines et des voiturettes est désormais possible à tout moment. En période sèche, le maintien de l’humidité dans le sol permet de réduire de 50 % l’irrigation et le couvert végétal ne présente aucune marque jaune contrairement aux zones équipées de drainage conventionnel. Les aérations mécaniques ne sont plus nécessaires. Enfin, le gazon présente un meilleur enracinement ainsi qu’une meilleure densité. Olivier Thomas a également noté une baisse des maladies sur le green équipé. Tous les voyants semblent au vert pour le procédé GEPS.